Une jeune femme vient frapper à ma porte.
Elle était dans la salle d’attente pour un rdv chez un spécialiste, son regard s’est posé sur ma carte de visite, en sortant de son rdv, elle est venue à ma rencontre :
« Je ne sais pas si vous pouvez m’apporter ce dont j’ai besoin, mais, depuis quelques temps, je ne suis pas bien, j’ai envie de pleurer, je ne sais pas ce qui m’arrive, il m’est difficile de travailler avec cette boule au ventre permanente. J’ai un poste à responsabilités, je ne peux pas continuer ainsi »
Je la regarde et lui dis que pour lui apporter ce dont elle a besoin, j’ai moi-même besoin de l’ECOUTER, d’entendre sa voix, l’émotion dans ses mots, de sentir ce qui se joue en elle quand elle se raconte et d’écrire son verbe, le sien, pas le mien.
Nous nous donnons rdv quelques jours plus tard.
ECOUTER l’autre c’est comme arrêter le temps un instant, parce que le fait même d’écouter l’autre pleinement ferme les portes qui donnent sur l’extérieur.
L’écoute est active. Elle est posée sur un fil conducteur, elle vibre et conduit vers des éléments clés, comme si elle menait à un endroit où se trouvent les pièces manquantes d’un puzzle de la vie.
« j’ai oublié de vous parler de quelque chose, c’était il y a longtemps… »
La jeune femme sent les émotions monter, elle ne peut retenir ses larmes et se demande pourquoi.
Ce n’est pas tant de raconter la pièce du puzzle qui soulage, c’est le lien avec ce qui se passe au moment présent, le lien de cause à effet.
Quand on met des mots sur nos maux, on ouvre la porte de la guérison, on vient à sa rencontre.
On pense avoir enfoui profondément une blessure douloureuse du passé, quand brusquement un événement du présent vient réveiller cette cicatrice ancienne.
La jeune femme a compris pourquoi elle se sentait mal à l’aise en ce moment, elle a accueilli son émotion dans son cœur et a retrouvé son équilibre émotionnel.